Eric Baudelaire & Kiêù Nguyen Duong
"13/1000 grues"
origami présentés dans ER le 15 novembre
Il y a l'ironie, le décadrage. Fracasser le socle pour laisser tomber l'objet au sol, en ce qui deviendra sa place, temporaire, mobile. Et une déflagration/dégradation programmée. Toujours, encore, la fabrique du néant, du presque rien, du si peu de chose. Mais présent tout de même dans un pli du réel : les ailes du papillon, les grues migrant vers Hiroshima, un origami baroque.
« tuons l'esprit de la pesanteur ! » (Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra)
Il y a le conflit, l'opposition. Affronter la face d'un espace-temps, d'une image, d'une parole qui subordonne les énergies individuelles. L'écran, le support, la toile peuvent soutenir un élan allant contre, à contre-courant de la voie commune.
Et puis il y a aussi le corps dont il faut chercher à préserver l'intégrité. Dans l'acte de création, le corps s'ex-prime : il va au-devant de soi pour rendre effectif ce qu'il a reçu en lui. Dans une forme unique.
Travailler la matière sans avoir peur de se salir les mains.
Emeline Eudes, le 17 novembre 2008
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